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L’autorisation préalable et son impact sur les médecins

Au cours de nos recherches pour le livre blanc « Simplifier l’autorisation préalable (SAP) » en 2020, nous avons appris comment le processus de flux de travail des autorisations préalables (AP) était perçu par les prescripteurs. Plusieurs éléments font que les processus actuels d’AP posent des difficultés aux médecins dans la prestation de soins à leurs patients.

L’impact du processus de traitement des demandes d’autorisation préalable sur les médecins est une considération importante, car l’autorisation préalable est de plus en plus appliquée aux nombreux nouveaux médicaments de spécialité qui entrent sur le marché et qui peuvent être remboursés par le secteur privé. Les médicaments de spécialité sont ceux qui coûtent 10 000 $ ou plus par an. Compte tenu de la complexité du processus actuel d’autorisation préalable, les médecins et ceux qui travaillent avec eux sont de plus en plus nombreux à vouloir rendre le processus plus efficace pour tous les intervenants.

Les informations recueillies

Les médecins semblent comprendre les objectifs et la place de l’autorisation préalable dans le cadre des remboursements, mais ils sont également prompts à souligner que si l’adjudication appartient aux payeurs, ces derniers ne fonctionnent pas de manière isolée. Pour les médecins, l’AP en soi n’est pas nécessairement le problème, c’est le fardeau du processus de travail actuel. Le temps consacré à l’AP est du temps non disponible pour les soins aux patients, ce qui contribue à l’épuisement des médecins, selon l’article Reforming the Prior Authorization Process, juin 2020, Medical Economics Journal (en anglais seulement).

Si les taux d’approbation typiques recueillis lors des recherches pour le livre blanc sur l’AP sont exacts, la prescription par les médecins est largement conforme aux critères actuels des payeurs. Cependant, deux raisons peuvent expliquer les retards dans l’accès des patients résultant du délai entre la prescription et le moment où le patient est approuvé par son payeur pour le traitement :

  • Il se peut que le processus administratif lui-même, et non les critères cliniques, soit à l’origine des retards, ce qui signifie que le temps de préparation de la demande de remboursement ou le temps de recherche et de transmission des informations manquantes ou en suspens peut être lourd, ainsi que l’examen par les payeurs.
  • Les antécédents du patient ou la consommation antérieure de médicaments, en particulier lorsqu’ils remontent à plusieurs années, peuvent être exigés par les payeurs, mais le prescripteur actuel n’y a pas toujours accès et cela peut entraîner des retards dans l’approbation. Ce problème peut se répéter si les mêmes informations sont exigées lors du renouvellement de l’ordonnance.

Le risque de retard dans les décisions de remboursement signifie que les médecins ou les patients peuvent abandonner le traitement qu’ils préfèrent ou suivre une autre thérapie, peut-être moins efficace. Cela peut entraîner une progression de la maladie et une anxiété importante pour les patients à un moment où ils sont physiquement et émotionnellement vulnérables. Dans tous les cas, des coûts supplémentaires tels que l’abandon du traitement, le présentéisme et l’absentéisme, voire l’hospitalisation, peuvent en fin de compte être assumés par le promoteur du régime ou le système de santé. À notre connaissance, de tels coûts n’ont pas été mesurés au Canada.

Comment aider les prescripteurs?

Les prescripteurs nous ont fait savoir qu’une solution en ligne harmonisée serait idéale. Pour être la plus efficace possible, cette solution devrait inclure un système facile à naviguer, auquel pourraient accéder de multiples intervenants en matière d’accès des patients, qui pourraient aider à remplir les champs requis pour les demandes de remboursement, suivis des signatures électroniques des prescripteurs et d’un processus de soumission électronique directement au payeur. Cela permettrait d’atténuer au moins certaines préoccupations des médecins concernant l’administration et les délais d’accès des patients. Si ce système était entièrement coordonné avec l’aide aux patients, l’accès aux patients et les pharmacies spécialisées, le processus serait transparent. Cela signifierait :

  • Le régime d’assurances et les antécédents du patient seraient affichés dans un ordre et une présentation similaires d’un payeur à l’autre, tout en reconnaissant l’existence de champs et de critères uniques supplémentaires exigés par les payeurs.
  • L’élimination des champs en double entre les systèmes en assurant un seul processus de saisie des données pour permettre le transfert d’informations communes entre les intervenants qui « accèdent » à l’application d’AP.
  • La possibilité de faire appel à des spécialistes pour communiquer d’égal à égal au sujet de décisions complexes en matière de remboursement.
  • La soumission des demandes d’autorisation préalable par voie électronique (APE), y compris les signatures électroniques.
  • La possibilité de statuer en ligne sur certaines demandes afin d’accélérer l’accès aux médicaments de spécialité prescrits de façon appropriée.

Les patients avant les papiers

Aux États-Unis, où le système de soins de santé est certes très différent du nôtre, le processus d’autorisation préalable pour les médecins a connu des difficultés similaires et il existe des preuves des coûts humains et médicaux associés à l’autorisation préalable lorsque le processus de travail n’est pas efficace.

Ce constat, et plus encore, est à l’origine de l’initiative Patients Over Paperwork aux États-Unis, qui vise à convenir de stratégies pour améliorer de façon réfléchie le processus d’AP et réduire le fardeau administratif de l’AP. Les médecins, les patients, les programmes d’aide aux patients et les payeurs bénéficieraient d’une philosophie comparable au Canada.

Au fur et à mesure que le travail de Simplifier l’autorisation préalable évolue, nous envisageons des façons de simplifier le processus d’autorisation préalable afin de mieux soutenir les médecins ainsi que les autres intervenants en matière de soins aux patients. Nous encourageons les intervenants existants, en particulier les payeurs, à s’impliquer dans cette démarche alors que nous nous efforçons de créer une solution collaborative multipartite, financée par différents intervenants, en vue de simplifier l’autorisation préalable au Canada.

Nous pouvons et nous devons faire mieux. Lorsque nous le faisons, nous en profitons tous.

Vous pouvez adresser vos questions, commentaires et demandes de renseignements à info@simplifypriorauth.ca.

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