Blogue

Médecin à l'hôpital rédigeant des documents médicaux et utilisant un ordinateur portable

Résoudre les retards accumulés pour les patients atteints de cancer

Les Canadiennes et Canadiens atteints de cancer ont vu leurs délais de diagnostic et de traitement médical s’allonger pendant la pandémie. Selon le Dr Tony Eskander, chirurgien oncologue de la bouche, de la gorge et du cou au Sunnybrook Health Sciences Centre à Toronto, un retard s’est accumulé et il faudra des années pour le résorber, lors du balado White Coat Black Art du Dr Brian Goldman (juin 2021) — Les retards de diagnostic (balado en anglais seulement).

« Il y a beaucoup d’histoires de patients qui ont essayé d’obtenir des soins médicaux, mais c’était virtuel et ils ne pouvaient donc pas avoir un examen physique complet, et parfois cela a retardé leur diagnostic. Des patients sont arrivés avec des tumeurs plus grosses ou des tumeurs non diagnostiquées. »

Selon le site Web de la Société canadienne du cancer, en raison de la COVID-19, des retards ont été enregistrés dans les tests de dépistage courants, notamment les mammographies, les analyses de selles pour la détection du cancer colorectal et les tests Pap pour la détection du cancer du col de l’utérus. Une enquête menée par la Société en juillet 2020 a également révélé que près de la moitié des patients ont déclaré avoir vu leurs rendez-vous de soins pour le cancer annulés ou reportés pendant la pandémie.

Selon le site de la Société, l’Institut canadien d’information sur la santé a constaté une réduction de 20 % des interventions chirurgicales pour traiter le cancer entre avril et septembre 2020 par rapport à la même période en 2019.

Les erreurs de diagnostic sont également préoccupantes. Selon une patiente interrogée dans le cadre du balado du Dr Goldman, ses douleurs à l’estomac, initialement diagnostiquées comme un syndrome du côlon irritable (SCI), ont ensuite été diagnostiquées comme un cancer de l’ovaire de stade 2. Elle pense que si elle avait pu consulter son médecin en personne, son cancer aurait pu être diagnostiqué plus tôt. « Nous savons que les retards dans le diagnostic et le traitement entraînent une faible curabilité et de mauvais résultats en matière de survie pour la gestion de leurs cancers… [une étude récente] a démontré exactement à quel point un retard de deux ou quatre semaines pour un cancer donné entraînerait une détérioration des résultats en matière de survie », a déclaré le Dr Eskander.

Pour sa part, le Dr Mark Vincent, oncologue médical au London Regional Cancer Program, qui reçoit des patients atteints de cancers du poumon et de cancers gastro-intestinaux, a déclaré aux auditeurs d’un balado de Benefits Connexion : Autorisation préalable et oncologie plus tôt cette année, qu’en l’absence de pandémie, il y a toujours des retards dans les traitements en raison d’un « processus bureaucratique [d’autorisation préalable] compliqué [par les compagnies d’assurance] qui semble être obsolète ». Bien que les décisions relatives à la couverture se déroulent parfois sans heurts, l’expérience du Dr Vincent montre que « la pire situation est “peut-être, mais pas encore”, et vous devez argumenter dans les deux sens ». Dans ces limbes, « le patient se détériore sous vos yeux au point de devenir impossible à traiter ».

Selon le Dr Vincent, « tout ce qui peut rendre le processus [de demande d’autorisation préalable] plus efficace, moins chronophage pour les médecins et éliminer les redondances » serait utile aux intervenants. Vincent estime que « les médecins ne devraient pas avoir à faire beaucoup de paperasse, cela devrait être automatique. Un petit investissement pour résoudre ce problème [par rapport à la valeur en dollars des nouveaux médicaments que nous faisons passer par notre centre anticancéreux chaque mois] et disposer d’un logiciel qui peut faciliter ce processus aura des retombées énormes pour les patients, les médecins, l’industrie pharmaceutique et même les payeurs privés ».

C’est là que l’initiative Simplifier l’autorisation préalable (SAP) peut aider. Connex Health et le Pangea Group ont été engagés au début de 2020 pour examiner les défis et les possibilités en matière d’autorisation préalable dans le cadre des assurances collectives. Après la publication du livre blanc à l’automne 2020, l’initiative SAP a été lancée avec pour mandat d’explorer les possibilités d’améliorer l’expérience des patients en fonction de plusieurs objectifs :

  1. Préconiser des améliorations dans le processus de demande d’autorisation préalable (AP) afin d’améliorer l’expérience des membres du régime et de réduire le temps et la charge administrative lorsque les membres du régime se voient prescrire un médicament qui nécessite une AP.
  2. Examiner le rôle potentiel d’une ressource pour les intervenants en matière d’AP afin d’améliorer la connaissance et la compréhension du processus de demande d’AP pour améliorer le processus d’AP.
  3. Explorer la possibilité d’introduire une plateforme électronique d’autorisation préalable (APE) agnostique pour les intervenants de l’AP qui créerait un processus plus efficace et allégerait la charge administrative des intervenants en matière d’AP, y compris les payeurs, sans empiéter sur leurs critères exclusifs.

La pandémie a mis en évidence l’importance d’améliorer la manière dont les soins sont dispensés afin d’optimiser les ressources limitées, notamment en matière de dépistage et de traitement. Bien que l’initiative SAP et une plateforme d’APE ne résoudront pas à eux seuls l’important arriéré de patients cancéreux non diagnostiqués et insuffisamment traités créé par la pandémie, ils s’efforcent de fournir des solutions qui créeront des améliorations administratives afin de libérer un temps précieux pour les intervenants de l’APE, en réduisant le temps que les oncologues, les navigateurs de l’accès aux médicaments et les programmes d’aide aux patients passent à naviguer dans le processus complexe et largement manuel de l’AP. Pour les praticiens, cela signifie qu’ils ont plus de temps à consacrer au contact direct avec les patients, au diagnostic et au traitement plutôt qu’aux fonctions administratives et à la défense du traitement prescrit.

L’introduction d’un processus de réclamation plus intégré entre les intervenants pourrait faire une grande différence pour les patients, mais les intervenants sont souvent réticents à collaborer en raison du temps et des ressources qu’il faut pour apporter des changements ou à cause des pressions concurrentielles. Si la pandémie a prouvé une chose, c’est que nous devons tous travailler ensemble pour offrir de meilleurs soins aux patients.

Nous pouvons et nous devons faire mieux. Lorsque nous le faisons, nous en profitons tous.

Vous pouvez adresser vos questions, commentaires et demandes de renseignements à info@simplifypriorauth.ca.

Blogues connexe